Le Sri Lanka, plongé dans une crise économique historique, a annoncé jeudi la réorganisation de son réseau électrique, soumis à des coupures régulières, afin de garantir l’alimentation continue des stations balnéaires pour attirer davantage de touristes étrangers.
Le pays de 22 millions d’habitants, confronté à sa pire crise économique depuis son indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne en 1948, subit depuis l’an dernier des taux d’inflation record, des pénuries de produits de base, de carburant et des coupures de courant qui peuvent durer jusqu’à 13 heures d’affilée par jour.
Le Sri Lanka n’a pas été en mesure de répondre à sa demande d’énergie, faute de devises pour financer l’importation de pétrole nécessaire pour alimenter ses centrales thermiques.
Mais la crise s’est quelque peu atténuée et le gouvernement du président Ranil Wickremesinghe, aux commandes depuis juillet, cherche à relancer au plus vite l’industrie du tourisme, pourvoyeuse de revenus en devises. La pandémie de Covid-19 a porté un coup fatal au secteur du tourisme local et aux envois de fonds des Sri Lankais travaillant à l’étranger.
« La situation est sûre pour les vacanciers »
Selon l’annonce du ministère de l’Energie sri-lankais, certaines zones touristiques désignées seront exemptées des coupures d’électricité nationales qui restent en vigueur chaque nuit, deux heures et demi durant.
Ces zones comprennent les plages de la côte sud du pays et la région des collines autour d’Ella, qui abrite des réserves naturelles. Le ministère explique que les récentes pluies ont rempli les réservoirs des barrages hydroélectriques et allégé la pression sur le réseau.
« Nous aurons une bonne saison d’hiver », a assuré le ministre du Tourisme Harin Fernando aux journalistes à Colombo. « La situation s’est améliorée », elle est « sûre pour les vacanciers », a-t-il dit.
L’industrie du tourisme a fortement rebondi cette année, malgré la récession et les troubles politiques. Près de 570000 voyageurs étrangers ont visité le Sri Lanka au cours des dix premiers mois de l’année, contre 200000 en 2021.
Le gouvernement a augmenté les impôts et tente de maîtriser les prix. L’inflation est retombée à 61% en novembre, après un pic record de 69,8% deux mois plus tôt.
L’île d’Asie du Sud, qui a fait défaut à la mi-avril sur sa dette extérieure, évaluée actuellement à 46 milliards de dollars, espère finaliser un plan de sauvetage de 2,9 milliards de dollars avec le FMI.
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