Formation professionnelle : un levier efficace pour lutter contre le chômage de masse
Dans tout domaine confondu, la formation professionnelle reste un excellent levier pour réduire le chômage de masse. D’après une étude de la DARES (service de statistiques du ministère du Travail) le fort taux de chômage s’explique en partie par une inadéquation entre les compétences des demandeurs d’emploi et celles recherchées par les employeurs.
Quelles chances de retour à l’emploi après avoir suivi une formation ?
En France, très peu d’études officielles documentent le fait de suivre une formation et le retour à l’emploi. Cependant, l’exploitation de la base ForCE (Formation, Chômage, Emploi) nous aide à reconstituer le chemin professionnel de la totalité des demandeurs d’emploi commençant une formation depuis 2017. Cette analyse permet d’obtenir une estimation. C’est en appariant plus de 1,2 million de demandeurs d’emploi débutant en première formation entre 2017 et 2019 que nous obtenons une statistique. Il est pris en référence des demandeurs d’emplois non formés avec des caractéristiques similaires.
L’étude démontre un effet estimé positif et significatif lors de la première entrée en formation sur la probabilité de retrouver un emploi. En effet, le retour vers un emploi sur une période de 2 ans suivant l’entrée en formation est de 9 points de pourcentage supérieur par rapport aux demandeurs d’emploi non formés.
L’écart que l’on retrouve entre formés et non formés se justifie en fonction du type de formation suivie ainsi que du type de personne y participant. La représentation de cette estimation est plus élevée chez les publics les plus éloignés de l’emploi notamment, les demandeurs d’emploi étant inscrits depuis plus d’un an.
La formation des demandeurs d’emploi est donc un enjeu de politique publique. Si on se penche sur la dernière décennie, de nombreux plans successifs prouvent un investissement volontariste de l’État sur le sujet de la formation professionnelle. Le plan des 500 000 formations supplémentaires en 2016 et le plan d’investissement dans les compétences (lancé en 2018, doté de près de 15 milliards d’euros sur 5 ans) ont pour objectifs de réduire significativement une inadéquation des compétences qui favoriserait un chômage de masse et de palier les difficultés de recrutement dans certains secteurs.