Comment SNCF Connect et Club Med optimisent leurs dépenses énergétiques grâce au digital ?
A l’heure où la sobriété sous toutes ses formes est au cœur des enjeux pour de nombreuses entreprises, comment réussir à réduire son empreinte carbone en misant sur le green IT et les outils digitaux ? Entre écoconception des solutions, domotique et digitalisation des process, zoom sur les dernières initiatives de SNCF Connect et Club Med.
Selon Greenmetrics, les professionnels du voyage ont encore beaucoup d’efforts à faire pour améliorer leurs performances web et leur impact environnemental. Une étude publiée en début d’année révèle que les émissions de CO2 liées aux sites du voyage atteignent une moyenne de 1.28 gCO2eq pour 16 marques du voyage, avec Pierre et Vacances, Club Med et MSC sur le podium des mauvais élèves. En revanche, ceux qui émettent le moins sont Weekendesk, SNCF et Appart’City. Des données non négligeables lorsque l’on sait que le numérique est aujourd’hui responsable de 4% des émissions carbones selon TheShiftProject. Pour Thibault Vasseur, Directeur Digital & Experience In Resort Monde chez Club Med : « La sobriété est un axe majeur voire une priorité dans notre métier de réceptif ». Initié il y a plus de 5 ans, le plan de digitalisation a pour objectif d’améliorer l’expérience client, de fluidifier les process et de réduire l’empreinte carbone de l’entreprise. La digitalisation d’accord, mais avec la volonté de ne pas tomber dans le digital « gadget ».
L’écoconception au cœur de SNCF Connect
Chez SNCF Connect, la démarche d’écoconception est au cœur de l’ex-OUI.sncf : « La chance que nous avons eu avec ce projet est que nous partions d’une feuille blanche. L’objectif était alors de rendre la solution la moins énergivore possible en optimisant l’architecture dans le cloud, par exemple », explique Yannick Combourieu, Directeur Produits chez SNCF Connect & Tech. Pour cela, la société a fait appel à Greenspector pour un audit complet sur sa consommation énergétique : « On a pu notamment nous améliorer sur l’échange de données lors du développement de la nouvelle version, par rapport à la précédente. Les outils de mesures sont très importants si l’on veut s’améliorer », ajoute-t-il.
Chez Club Med, le groupe a fait le choix d’investir dans la domotique pour piloter plus facilement la consommation énergétique des bâtiments et des chambres : « Ces investissements nous permettent d’atteindre nos objectifs et nous gérons également la consommation alimentaire grâce à la digitalisation afin de limiter le gaspillage ou le pilotage de nos déchets », déclare Thibault Vasseur. Selon lui, il existe plusieurs leviers d’utilisation du digital au service des clients et de l’engagement environnemental : « Le tout est de regarder la balance bénéfice/consommation. Les solutions déployées doivent pouvoir venir compenser les émissions de l’ancien modèle».
Sobriété et expérience client satisfaisante sont-elles compatibles ?
Mais sobriété numérique et énergétique peuvent-elles s’accorder avec l’amélioration de l’expérience utilisateur/client ? Pour Yannick Combourieu, ce type de mesure vient effectivement améliorer l’expérience utilisateur : « Cela ruisselle positivement sur le parcours client qui devient plus fluide, plus simple. On gagne également en attractivité en tant que marque employeur et il y a évidemment une dimension économique non négligeable ». Chez Club Med, l’écogeste n’est pas automatiquement opposé au confort…au contraire. Faire appel à la domotique pour la gestion de l’énergie dans les établissements et les chambres permet à la société d’optimiser ses dépenses et de réduire son empreinte carbone tout en proposant la même expérience client. Et la crise économique et énergétique vient accélérer l’adoption et le déploiement de ces solutions digitales plus vertes. Selon Thibault Vasseur, l’explosion des coûts du gaz ou de l’électricité accélère leur rentabilité et « nous fait réfléchir sur nos investissements ».
Côté green IT, le Club Med assure que ce sont des considérations sur lesquelles leurs équipes travaillent mais concède « qu’il est difficile de mesurer les plans d’actions de façon précise et c’est en arrivant à les quantifier que nous pouvons piloter et choisir nos investissements ». Malgré ça, Thibault Vasseur est persuadé que : « Le marché du Tourisme va migrer dans cette direction, porté par l’augmentation des coûts de l’électricité ». Pour Yannick Combourieu, la prise de conscience du secteur est dans l’ère du temps : « Les acteurs et les consommateurs y sont de plus en plus attentifs et cela va devenir un critère de choix, au même titre que la mobilité responsable ». Pour les deux entreprises, la digitalisation doit désormais rimer avec réduction des émissions. Que cela soit à travers des applications et des sites web moins énergivores ou l’adoption de solutions qui permettent de minimiser l’empreinte carbone, le digital doit être mis au service de la décarbonation.
Photo d’ouverture : @Sven Brandsma
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