La longue fermeture des frontières de l’île Maurice pendant la crise sanitaire – près de deux ans – a paralysé l’activité touristique de la destination. Une période compliquée qui a laissé le temps aux acteurs locaux de repenser leur offre en profondeur. Sun Resorts a ainsi retravaillé son concept. Après plusieurs mois de réflexion, et neuf mois de formation pour ses 2 800 salariés, la marque Sunlife a remplacé Sun Resorts.

« A mon arrivée à la tête du groupe, j’ai vite établi un diagnostic : Sun, une marque historique à l’île Maurice, avec un ADN spécifique, avait besoin d’être modernisée », raconte François Eynaud, le PDG de Sunlife depuis trois ans. Les équipes de l’entreprise ont commencé à plancher sur la redynamisation des concepts proposés dans les hôtels. « Une réflexion qui a été accélérée par la crise sanitaire… »

« C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour nous », explique-t-il. « La marque Sunlife incarne le début de notre transformation, ce n’est effectivement que le début », s’enthousiasme François Eynaud. De valeurs très « corporate », comme l’intégrité, l’identité de Sunlife passe à des « valeurs plus en lien avec l’humain », comme l’émotion, l’amour ou le rêve.

25 expériences pour incarner la transformation

« En fait, nous nous sommes demandés : que veulent ressentir nos clients pendant et après le séjour ? Une plage magnifique, de belles chambres, une bonne restauration et un sens du service aigu suffisent-ils encore ? Ce sont des inconditionnels, mais nous voulions aussi rendre nos clients acteurs de leurs vacances ».

Cette refonte identitaire se traduit dans la « Come Alive Collection », nouvelle série de 25 expériences proposées dans les quatre hôtels mauriciens du groupe. Des expériences comme la dégustation de thés, des soins dans une bulle idyllique sur la plage ou encore des cours de création de parfums que découvrent cette semaine une quarantaine de professionnels du voyage à l’occasion d’un éductour.

Sunlife propose 25 nouvelles expériences, parmi lesquelles la possibilité de prendre un petit-déjeuner sur une pirogue. Idyllique.
© Florian De Paola

« Notre changement de marque étant acté, notre mission est désormais de faire découvrir ce concept à nos partenaires », justifie François Eynaud. Des partenaires qui ne viennent pas tous de l’Hexagone puisque des commerciaux espagnols, allemands, britanniques ou encore sud-africains ont également été invités. Un moment clé, alors que l’activité touristique repart de plus belle sur l’Île Maurice, après deux ans de vaches maigres.

45 appartements

« La reprise du tourisme est bien meilleure qu’espérée, et l’île sort plus forte de cette crise sanitaire », estime François Eynaud. Le groupe, qui coiffe 1 100 chambres en propre et 400 via un contrat de management au Shangri-La Le Touessrok et au Four Seasons), ne compte pas pour autant augmenter ses capacités. « Ouvrir un nouvel hôtel ? Ça n’est pas à l’ordre du jour. Rajouter de l’inventaire à Maurice ne me semble pas utile ».

La holding du groupe, Ciel, possède du foncier à proximité immédiate de ses hôtels. Elle mise plutôt sur le développement de petits appartements, vendus à des amoureux de la destination, qui pourront séjourner sur place 60 jours par an et bénéficier de leur investissement locatif le reste de l’année. « En dehors de ces 60 jours, c’est Sunlife qui vend les chambres. Ce qui nous permet d’augmenter notre offre à destination des familles, sans construire d’immenses hôtels ». 45 appartements sont déjà sortis de terre à proximité de La Pirogue. D’autres devraient suivre près du Long Beach.

Avec cette croissance potentielle, qui en appelle plutôt à l’immobilier qu’au tourisme, Sunlife mise sur son ancrage mauricien. Une façon aussi de se démarquer et d’augmenter sa capacité touristique sur une île où la concurrence, libérée de la pandémie, devrait rapidement faire rage.

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