La transformation digitale est un sujet de discussion de plus en plus fréquent de nos jours. Cependant, il est important de ne pas seulement en parler, mais également de montrer l’exemple en se transformant soi-même. C’est ce que nous a rappelé Olivier Binisti, manager Digital Strategy Group chez Adobe, lors de l’événement Adobe Experience Makers 2022. Depuis 10 ans, Adobe a connu une transformation remarquable.
Il y a 10 ans, Adobe réalisait un chiffre d’affaires de 4,4 milliards de dollars, employait entre 7 000 et 8 000 personnes et générait environ 200 millions de dollars de revenus sur Adobe.com. Sa valeur boursière s’élevait alors à 32 dollars et sa capitalisation boursière était de 14 milliards. Aujourd’hui, Adobe a quadruplé son chiffre d’affaires, atteignant 16 milliards de dollars, et la valeur de ses actions a été multipliée par 10. Adobe est actuellement le deuxième plus grand éditeur de logiciels en termes de capitalisation boursière, derrière Microsoft, mais devant SAP et Oracle.
Ce changement de business modèle est remarquable. Il y a 12 ans, Adobe proposait encore Photoshop sur CD, que l’on pouvait acheter en magasin ou recevoir par la poste. L’entreprise a rapidement compris que ce modèle allait disparaître et a anticipé l’arrivée du cloud computing. En réponse, elle a décidé de comprendre comment ses clients utilisaient ses outils de création, comme les sites Web et les applications, et de les accompagner dans cette transformation. Pour cela, Adobe a acheté des entreprises pour se développer dans le cloud et proposer des services permettant à ses clients de créer et diffuser du contenu, comme des systèmes de gestion de contenu et des outils de capture de données pour réaliser des expériences Web.
Ce changement de business modèle a été initié en 2008-2009 et a été finalisé en 2011, lorsque Adobe est passé d’un modèle de licences avec des boîtes à un modèle d’abonnement. Cette transformation a été considérable, tant pour l’entreprise elle-même que pour ses clients, qui ont également dû être accompagnés. Adobe utilise d’ailleurs ses propres solutions pour réaliser cette transformation, en étant le premier client de ses propres produits, afin de mieux comprendre ses clients et mieux entrer en relation avec eux.
La transformation digitale d’Adobe a été un véritable succès, avec 5 milliards de dollars générés sur le web. L’entreprise gère 970 millions de profils identifiés en ligne, principalement des entreprises, des indépendants et des freelances. Il y a 10 ans, l’enjeu était de les convertir au cloud, c’est-à-dire de leur offrir une personnalisation en masse à grande échelle.
Pour mieux servir ses clients de manière personnalisée, Adobe utilise ses propres outils digitaux, en particulier sa CDP (customer data platform). Cela permet de regrouper tous les terminaux utilisés par un client (ordinateur, portable, tablette, etc.) pour mieux connaître la personne et engager une conversation avec elle via le bon canal et le bon terminal, affichant les bons messages.
Il y a deux éléments critiques que prend en compte Adobe dans cette stratégie de tracking éthique basée sur les first-party data : le consentement des clients et leur bénéfice. Les données ne sont collectées et utilisées que si les clients acceptent d’être suivis et si cela peut les aider à mieux utiliser les produits d’Adobe.
Pour promouvoir la sobriété numérique, Adobe s’efforce de former ses équipes afin qu’elles comprennent les impacts de leurs métiers sur l’environnement. L’objectif est d’éviter de développer des solutions inutiles et de maximiser l’efficacité de celles qui sont utilisées. En outre, l’entreprise a réduit les déplacements de ses employés pour améliorer son impact carbone et a utilisé ses propres outils de communication pour échanger avec ses clients, ses partenaires et ses collègues.
En fin de compte, il s’agit d’une transformation de l’état d’esprit, de la prise de conscience que nous sommes tous des employés, des marketeurs, mais avant tout des citoyens, et que nous devons veiller à laisser la planète en meilleur état que nous ne l’avons trouvée.
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