Dans le cadre de l’évènement TOTEC, TOM.travel a interrogé Kristofer Moisan-Sellez, CEO et co-fondateur de WYTLAND, société spécialisée dans le Web3 dans le tourisme, afin d’en savoir plus sur les problématiques autour de la blockchain et de la RSE.
La blockchain est souvent critiquée car son empreinte carbone serait particulièrement élevée. Qu’en pensez-vous ?
Les sujets RSE, blockchain, Web3, métavers, ont toujours eu des fans mais aussi des détracteurs. Le premier sujet concerne évidemment les sujets environnementaux et plus particulièrement la blockchain versus les sujets environnementaux. La blockchain aujourd’hui, c’est un mécanisme, une technologie qui consomme, mais elle consomme moins que ce que va consommer YouTube par exemple. La consommation digitale est au centre quand l’on construit un projet Web3 ou sur la blockchain. Elle est au centre des débats parce que la génération qui consomme ces technologies est une génération pour qui la sustainability est clé. Je pense que c’est un faux débat en réalité. Le débat autour de la consommation digitale et de la pollution digitale existe. Mais on a peu parlé de la pollution des emails et de la pollution des mécanismes financiers ces dernières années. Puis la blockchain est arrivée et on a beaucoup parlé. Tant mieux. La blockchain consomme, mais elle consomme moins aujourd’hui que les produits que nous consommons sur Internet.
La RSE ce n’est pas que l’environnement, le Web3 est-il concerné aussi par les problématiques autour du social ?
Le principal sujet qui nous concerne effectivement en dehors des sujets environnementaux, c’est le sujet de la relation directe et de toute la partie sociétale et économique. La blockchain crée un contrat de confiance qui permet enfin de pouvoir dire sans un intermédiaire « je suis tiers de confiance ». Le client aujourd’hui veut savoir où va son argent et surtout la nouvelle génération, la GenZ, les 18-25 ans. Ils veulent savoir où va leur argent, ils veulent consommer de manière authentique et responsable. Ils veulent donc aller sur des plateformes sur lesquelles ils perçoivent de l’authenticité. Ils veulent également être récompensés, ils veulent connaître les marques et leurs engagements. La technologie de la blockchain permet cette relation directe entre la marque et son consommateur. Mais elle permet surtout d’enlever les intermédiaires qu’ils ne sont plus nécessaires pour financer en direct les cultures locales, les projets locaux, les projets à impacts environnementaux. Avec le NFT, je suis maintenant en tant que consommateur conscient de l’impact que je vais avoir quand je vais réserver chez une marque A ou une marque B. Et ça, c’est traçable, c’est vérifiable, c’est public et je peux donc voir si la marque ment ou non.
Comment le Web3 va-t-il permettre de favoriser cette transparence entre marque et consommateur ?
On a évolué dans un Internet qui était opaque. Le crowdfunding est arrivé et a permis de financer des projets à impact. Aujourd’hui, les marques s’engagent énormément dans les projets à impact, mais il est difficile de le visualiser en tant que consommateur. Comment maintenant vérifier par moi-même ? Je pense que c’est ça qui va changer dans les prochaines années. On a maintenant une technologie qui le permet, sans avoir besoin de le démontrer. Je pense que de plus en plus il existera des ‘proof of engagement’, des mécanismes de vérification qui permettront de vérifier ce que la marque a réellement fait et si elle a tenu les engagements. C’est un sujet clé qui est hyper excitant. Cela veut dire que les chartes que les marques vont écrire, les engagements qu’elles prendront vont être vérifiables car tout est inscrit sur la blockchain et elle n’est pas modifiable. Il ne sera plus possible de mentir.
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