Le ministère de la Culture a annoncé ce jeudi que la basilique du Sacré-Cœur, située sur la butte Montmartre à Paris, ainsi que le square Louise Michel, attenant à l’édifice, ont été classés monuments historiques. Cette décision a été prise en conformité avec l’avis favorable émis le 8 décembre par la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture. Elle sera officialisée prochainement par la signature d’un arrêté par la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak.

Ce classement met fin à une campagne lancée en 2011 par la Ville de Paris afin de protéger ses églises et vient conclure un épisode politique controversé, en raison de la forte symbolique de l’édifice pour certaines personnes de gauche, qui le considèrent comme représentatif de l'”ordre moral” répressif à l’origine de la répression sanglante de la Commune de Paris en 1871. Dans son communiqué, le ministère a précisé que “protéger un monument historique ne signifie pas glorifier tel ou tel aspect de son histoire”.

Le Sacré-Cœur est la deuxième attraction touristique la plus visitée de la capitale française, avec environ 11 millions de visiteurs chaque année. Cette basilique catholique néo-romane aux influences byzantines a été édifiée entre 1877 et 1923 sur la butte Montmartre, grâce à un concours et une souscription nationale. Le square Louise Michel, qui a été pensé dès l’origine de l’édifice mais réalisé seulement dans les années 1920, est considéré comme “indissociable” de l’histoire de la basilique, selon le ministère. Il met en valeur la “monumentalité” de celle-ci, amplifiée par la blancheur de la pierre.

Le classement aux monuments historiques permettra que les éventuels travaux de maintenance et de restauration de la basilique et du square Louise Michel soient pris en charge à hauteur de 40% par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles), contre 20% auparavant. Cela représente une aide financière non négligeable pour la Ville de Paris, qui devra assumer le coût restant.