La sobriété numérique est un choix qui peut contribuer à la réduction de notre empreinte carbone. Avec l’explosion de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC), il est important de prendre conscience de notre impact sur l’environnement et de faire des choix qui permettent de réduire notre consommation d’énergie.
Le numérique est devenu un incontournable de notre vie quotidienne, mais son utilisation massive a un impact sur l’environnement, en particulier en termes de consommation d’électricité et de production de CO2. Selon une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), l’empreinte carbone du numérique représente environ 4% des émissions de gaz à effet de serre en France.
Il est donc important de prendre conscience de notre consommation de données et de faire des choix qui permettent de réduire notre empreinte carbone. La sobriété numérique consiste à utiliser les technologies de manière responsable et raisonnée, en privilégiant les solutions les plus éco-responsables et en limitant l’utilisation de certains services qui ont un impact important sur l’environnement.
Voici quelques exemples de gestes simples qui peuvent contribuer à une sobriété numérique :
- Éteindre son ordinateur lorsqu’il n’est pas utilisé
- Utiliser un ordinateur portable plutôt qu’un ordinateur de bureau, qui consomme plus d’électricité
- Privilégier les communications en ligne plutôt que les déplacements physiques
- Utiliser des solutions de stockage en ligne plutôt que d’acheter des disques durs externes
- Réduire sa consommation de données en utilisant une connexion Wi-Fi plutôt que de se connecter en 3G ou 4G
En adoptant une démarche de sobriété numérique, nous pouvons contribuer à la réduction de notre empreinte carbone et agir pour préserver notre planète. Plutôt que de subir les conséquences de notre utilisation massive des TIC, choisissons de les utiliser de manière responsable et raisonnée.
La sobriété numérique consiste à utiliser les technologies de manière responsable et à limiter notre empreinte environnementale. Pour y parvenir, voici trois choses à faire :
- Se poser la question de l’utilité : il est important de se demander si les logiciels, les applications et autres produits technologiques que nous utilisons sont vraiment utiles et importants pour le bien commun. Nous devons également nous demander s’il est nécessaire de continuer à les utiliser.
- Allonger la durée de vie des appareils : l’empreinte carbone d’un smartphone ne se mesure pas à son utilisation, mais à sa fabrication. Il est donc important de revoir les pratiques de fabrication des fabricants, qui ont souvent recours à l’obsolescence programmée, y compris dans le logiciel.
- Aider les entreprises à décarboner leurs modèles d’affaires : les éditeurs de logiciels doivent aider leurs clients à réduire leur empreinte carbone en proposant des solutions sobres en termes de consommation de ressources.
Pour accompagner les entreprises dans leur transition vers la sobriété numérique, deux ouvrages peuvent être utiles : “L’entreprise contributive : concilier monde des affaires et limites planétaires”, écrit par Fabrice Bonnifet et Céline Puff Ardichvili dans le cadre du C3D (Collège des Directeurs du Développement Durable), et le “Plan de transformation de l’économie française” (PTF) du Shift Project, qui présente des pistes d’actions concrètes pour décarboner différents secteurs tels que l’automobile, l’informatique ou le bâtiment.
Il est essentiel de faire preuve de lucidité sur notre capacité à croître indéfiniment avec des ressources limitées. Cela ne signifie pas renoncer au confort matériel, mais plutôt avoir le courage de regarder les choses en face et de prendre des décisions éclairées dans un délai très limité.
La lutte contre le changement climatique et la transition vers une économie décarbonée sont des enjeux cruciaux de notre époque. Pour y parvenir, il est nécessaire de réinventer les modes de consommation des citoyens et de repenser le narratif du vivre ensemble. Selon Fabrice Bonnifet, il faut “rendre désirable un monde décarboné dans lequel nous irons moins vite et consommerons moins”. Pour éviter que cette transition ne soit perçue comme une punition, il est important de créer de nouveaux modèles de vie, où nous ferons moins de longs voyages en vacances et achèterons moins de produits électroniques superflus.
La sobriété et la lucidité sont essentielles pour réduire notre consommation tout en continuant à vivre bien. L’industrie textile, par exemple, a vu sa production passer de 7,5 milliards de pièces en 1991 à 100 milliards de pièces en 2022. Il est donc important de se poser la question de l’utilité réelle de nos achats et de chasser le superficiel.
Pour réduire son empreinte carbone, il est recommandé de se baser sur le référentiel SBTI (Science Based Targets). Ce référentiel préconise un point de départ ambitieux en termes de périmètre, un niveau d’ambition aligné sur les accords de Paris et une communication claire pour donner de la visibilité à la démarche. Les salariés et les clients sont de plus en plus attentifs à l’exemplarité environnementale des entreprises, il est donc important de communiquer en interne et en externe sur les efforts de réduction de l’empreinte carbone.
La responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) peut être un accélérateur de croissance en répondant aux attentes des clients et en anticipant les futurs appels d’offres liés à la durabilité. La RSE peut également être source de différenciation pour les entreprises et leur permettre de se positionner sur de nouveaux marchés.
En conclusion, la transition vers une économie décarbonée et le vivre ensemble sans carbone nécessitent de repenser nos modes de consommation et de communication. La sobriété, la lucidité et la RSE sont des leviers importants pour réduire notre empreinte carbone et contribuer à un avenir durable.
La SNCF, entreprise ferroviaire française, a décidé d’intégrer la responsabilité sociale et environnementale (RSE) dans ses critères d’appel d’offres. Fabrice Morel, de la SNCF, explique que 20% de la notation est systématiquement réservée à des critères RSE de tous types. Cela permet non seulement de garantir que les dimensions RSE sont prises en compte dans l’objet du marché, mais aussi de favoriser un changement culturel à l’intérieur de l’entreprise. Cela oblige les personnes chargées des achats et les donneurs d’ordres internes à réfléchir ensemble sur ces sujets et sur la manière de mettre en place des critères RSE différenciants dans une consultation.
OVHCloud, une entreprise spécialisée dans les services de cloud computing, a également pris des mesures pour réduire son impact environnemental. Caroline Comet-Fraigneau, de OVHCloud, parle de la technologie de refroidissement utilisée par l’entreprise, qui utilise de l’eau en circuit fermé pour refroidir les serveurs, ce qui permet de réduire l’utilisation d’air conditionné et d’eau de 10 fois par rapport à une solution de refroidissement traditionnelle. OVHCloud construit également ses propres serveurs, ce qui leur permet de leur donner une deuxième, une troisième et même une quatrième vie, réduisant ainsi leur impact sur l’environnement.
Ubitransport est en train de mettre en place sa deuxième feuille de route, qui comprend 5 enjeux. Le premier enjeu est interne et concerne la gouvernance et la transformation de l’entreprise. Les 4 enjeux externes découlent de celui-ci et comprennent le Climat Numérique Environnement, les finances responsables, l’accessibilité sociale et la signature du Global Compact de l’Organisation des Nations. En 2022, Ubitransport devient également signataire de cette initiative mondialement reconnue.
En 2023, la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) remplacera la NFRD actuellement en vigueur et étendra l’obligation de reporting RSE à un plus grand nombre d’entreprises. Cette directive vise à améliorer la transparence, la pertinence et la cohérence des informations RSE publiées par les entreprises. Elle concernera d’abord les entreprises cotées en 2024, avant d’étendre progressivement cette obligation aux PME.
La taxonomie verte européenne est un outil de classification qui fournit une compréhension commune de ce qui est considéré comme une activité “verte” ou “durable”. Elle vise à orienter les capitaux vers ces activités grâce aux investisseurs et aux banques. Pour l’instant, les entreprises cotées doivent publier leur chiffre d’affaires verts, leur CAPEX et leur PROPEX verts en fonction de cette liste d’activités. Pour le numérique, seules les activités de Green IT et de sobriété numérique sont concernées. Le Green IT vise à verdir les infrastructures numériques, tandis que la sobriété numérique vise à réduire l’impact environnemental des technologies de l’information.